Pour anticiper, planifier et vaincre : se nourrir des bonnes infos, mais gare à l’indigestion !

Pour anticiper, planifier et vaincre : se nourrir des bonnes infos, mais gare à l’indigestion !

Notre monde interconnecté nous offre un met de choix, dont nous ne bénéficions pas il y a encore une quinzaine d’années : l’information. A chaque seconde, il est possible d’accéder à une info riche et variée, dans tous domaines, et, fait nouveau, le regard qui est parfois porté sur les événements est lui-même diversifié. A l’époque de l’information contrôlée par les médias officiels, l’appareil d’état (de la majorité des Etats en fait), avait tôt fait d’exercer la censure habituelle afin de traiter les faits comme cela l’arrangeait. Aujourd’hui, le quidam moyen sort son smartphone, et dégaine quasi instantanément sa vidéo sur les réseaux sociaux en balançant sa vision brute de spectateur, sans aucun filtre ni traitement. A l’autre bout du tuyau, vous recevez l’image et vous vous faites votre propre idée de l’événement, si tant est que vous en ayez une !

La nécessité d’une méthode pour traiter l’information

L’aspect positif, c’est que nous avons désormais accès à l’info, directement, sans manipulation. Le côté négatif, c’est que pour être pleinement opérationnelle, cette info nécessite malgré tout un filtre opérant ; et ce filtre, c’est vous. Et c’est là que le bât blesse. Depuis l’antiquité et au moins depuis le début reconnu de la science en occident, la méthodologie diffère finalement peu. Pour être opérationnelle, une information doit être vérifiée, et surtout corroborée par d’autres points de vue. Si nous reprenons cette histoire de vidéo issue du smartphone d’un témoin d’une situation X ou Y, hormis le fait de sourcer l’info (les manipulateurs sont partout !), la moindre des choses avant de se prononcer est de collecter d’autres sources d’infos du même événement. Il est de notoriété publique, par exemple, qu’une scène extraite de son contexte rend une très mauvaise impression de la réalité (manipulation !). Vous voyez un type taper sur un autre, mais sans avoir vu ce qu’il s’est passé avant, vous ratez sans doute une raison essentielle liée à cet accès de violence. Par ailleurs, les montages (assembler différentes prises de vues et scènes pour produire une vidéo finale), servent toujours un discours (celui du réalisateur) ; inutile d’être un réalisateur Hollywoodien pour vous le confirmer. Dans le cadre du traitement brut d’une information, rien ne vaut un long plan séquence.

Le filtre ultime de traitement est le point faible ; et c’est vous

Au-delà de cette méthode de base, fondamentale, pour traiter un minimum l’information qui vous parvient, il reste un problème de taille dans l’interprétation des faits, et ce problème majeur vient de vous ! De vous, mais disons de nous, de notre vécu, de nos failles émotionnelles et intellectuelles.

Je vais faire une analogie avec la nourriture, pour illustrer mon propos, car finalement, ce que l’on fait entrer dans son estomac par sa bouche ressemble, d’une certaine façon, à ce que l’on fait entrer dans son cerveau par ses oreilles et ses yeux : alimentation du corps d’un côté, et de l’esprit de l’autre.

  • Premier problème : la mauvaise nourriture intellectuelle

A l’époque de nos grands-parents, l’horizon de l’information s’étendait difficilement au-delà du second ou troisième village, d’une part, et du papier journal « officiel » manipulé et orienté politiquement. En clair, on pouvait être au courant de la vie de la Germaine et de l’Emile, puis des grands événements géopolitiques (chouette, la guerre est déclarée, on va bouffer du boche !), mais ça n’allait finalement pas bien loin. De nos jours, la masse d’info est juste gigantesque, et plusieurs écueils se présentent, venant titiller nos petites failles personnelles. La première est de taille, puisqu’il s’agit du catastrophisme. Nous sommes exposés en permanence et quasiment en direct live, à la bassesse de la nature humaine à un niveau mondial ! J’ai oublié les statistiques, mais imaginez un viol ou un meurtre toutes les minutes, une atrocité innommable qui nous saute à la face en ouvrant Facebook, bref, on vit dans un gigantesque cloaque ! Et cela se passe quasiment en bas de chez vous !…Enfin presque…Disons sur la tablette ou le smartphone que vous tenez entre vos mains. Eh bien, cela fait une différence de taille ! Toute la bassesse de la nature humaine et son lot d’atrocités ont toujours existé, mais on ne le savait pas forcément, et c’est heureux, car on crée en partie le monde dans lequel on vit, en projetant ce que l’on a dans sa tête. Une tête nourrie en partie de ce qu’on lui donne à manger. Donner de la merde à votre organisme, il développera un inconfort, une maladie « bénigne », ou un cancer. Si vous donnez de la merde intellectuelle à votre cerveau, que croyez-vous qu’il recrachera ?!

  • Second problème : face à un plat indigeste, certains font la diète et d’autres se gavent au risque d’être intoxiqué.

Face à ce déferlement de plats informationnels non comestibles, certains prennent une posture de déni. Pour eux, cela n’existe tout simplement pas, ils ne veulent pas voir…Mais se coupent de fait, d’informations qui pourraient leur être essentielles !

D’autres, par contre, sont comme des gamins qui prennent plaisir à se rouler dans la boue. Ils recherchent ce type d’information, s’en nourrissent, la triturent, la relaient, entretenant de façon compulsive, cette forme d’addiction qui peut finalement s’avérer tout aussi dangereuse que celle de celui qui veut persister à vivre au pays des Bisounours. Finalement, le profil est sensiblement le même que celui de la ménagère de cinquante ans, qui se nourrissaient de toute la fange colportée par des magazines comme « Détective » ou « Paris match » dans les années d’avant internet !

  • Troisième problème : Si l’on ne se nourrit pas on meure. Si l’on se nourrit trop ou mal, on risque l’intoxication, la maladie ou la mort, …surtout si on n’élimine pas !

Le récent clash internet entre Soral et Conversano, peut illustrer mon propos. Alain Soral s’en prend physiquement à Daniel Conversano lors d’un débat qui aurait dû rester dans le cadre de la joute verbale. Que l’on adhère pour tout ou partie ou pas du tout, aux thèses qu’ils développent n’est pas le problème. Ce qui l’est, c’est le discrédit qu’ils jettent  eux-mêmes sur leur travail, en se comportant comme des rustres immatures avec insultes, vociférations et violences physiques à la clé. Lorsque l’on pointe du doigt les dérives des puissants de ce monde, on ferait bien de s’inspirer de ce qui fonctionne chez ses ennemis. Ayant assisté personnellement à une tenue blanche franc-maçonne il y a quelques années (c’est-à-dire une réunion où les non-initiés ont le droit d’être présents), je dois dire que ce qui m’a frappé est le formalisme de la réunion. Personne ne coupe la parole à autrui, et chacun, après s’être exprimé, termine sa phrase par « j’ai dit », annonçant à l’autre, la possibilité d’enfin lui répondre.

Discipline, élégance sobre et éducation sont la marque des gentilhommes, ce qui n’exclue pas un positionnement ferme et le recours, parfois, à la violence. Après tout, les duels font partie de la grande tradition française, et ça a autrement plus de classe !

Cette petite digression pour en venir au fait que je voulais surtout noter les remous que cet « événement » a provoqué dans certains cercles sur internet. Il est bien là le problème. Un événement anecdotique monopolise l’attention et l’énergie de personnes qui se nourrissent de buzz et de sensationnalisme, de la même façon que leur grand-mère le faisait avec les canards immondes que j’ai mentionné plus haut. Les gens se nourrissent de merde, et continuent de patauger dedans dans leur vie pendant ce temps-là, car se nourrir de buzz n’a jamais fait bouillir la marmite, ni fait évoluer une situation sociale ou personnelle !

D’ailleurs, le buzz aurait plutôt tendance à nourrir ceux qui en sont à l’origine ; petit sujet à méditer au passage…

  • Quatrième problème : l’inaction.

On se nourrit de buzz ou de sensationnalisme en tout genre, et tout cela pourquoi ? Pour rester scotché à son canapé devant un écran afin d’en brasser encore plus ! N’oublions pas que le flux d’informations quotidien est juste faramineux ! Quelle est donc l’attitude à adopter ?

La première est de prendre l’info pour ce qu’elle est, et non comme source de divertissement (ce qu’elle devient de façon exponentielle avec internet). Je suis comme tout le monde, attiré par curiosité par tout un tas d’infos plus ou moins croustillantes, mais il me parait essentiel d’avoir la discipline de contrôler cet appétit. Je me documente au quotidien dans tout un tas de domaines, car j’ai cette curiosité intellectuelle, la formation universitaire qui me permet de traiter cette information efficacement (du moins j’aime le croire), et qu’une partie de mon travail, en tant qu’écrivain, est de le faire.

Cette prise d’information DOIT vous être utile, sinon elle est INUTILE.

Posez-vous toujours cette question de savoir à quoi va vous servir le temps que vous passez sur internet à collecter de l’information. S’agit-il de buzz destiné à satisfaire votre curiosité malsaine, à entretenir vos peurs et angoisses ou à nourrir vos phobies ? Ou au contraire, s’agit-il de pistes de réflexions pour vous permettre d’agir en connaissance de cause ?

La nouvelle du chien écrasé local (ou du crime raciste par exemple) ne vous est d’aucune utilité si vous ne la couplez pas avec des informations d’ordre macro-économique politique et sociale.

Et surtout…

Etre informé c’est bien, agir en conséquence c’est mieux !

Prenez ces informations, traitez-les en remerciant le ciel d’y avoir accès aussi facilement à l’heure d’aujourd’hui, et mettez en place un PLAN D’ACTION ! En clair, utilisez l’information.

Je ne fais pas de politique ni même n’ai une formation d’économiste, mais prendre des informations sur l’environnement politique et macro-économique est fondamental. Et surtout, observer ce qui est fait et non ce qui est dit, en relation avec une période afin d’avoir une vue d’ensemble qui permette de dégager des tendances ! A partir de là, poser des marqueurs qui seront autant d’éléments déclencheurs. Si l’on reprend l’exemple de la politique, c’est comme dans une relation amoureuse : certains se complaisent dans l’attente d’une amélioration des travers du partenaire…Amélioration qui ne vient jamais. En réalité, cela ne fait souvent qu’empirer avec le temps !

Mais eux-mêmes, les « victimes »,  sont-elles réellement désireuses de changer et de s’améliorer si elles ne font rien (du moins de ce qui est en leur pouvoir), pour changer les choses plutôt que de subir ?

Informez-vous, traitez correctement ces informations, décidez et agissez au niveau individuel !

Tout est ici résumé.

Bon entraînement.

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