La transmission de l’Art.

La transmission d’un Art implique bien plus que le simple fait d’intégrer un bagage technique, quelle que soit sa valeur. C’est avant tout une aventure humaine qui implique le coeur, le sang et l’esprit. Le « maître » et le « disciple » tricotent ensemble dans une dynamique d’excellence. Chacun a conscience de sa position, car l’un n’a de raison d’être sans l’autre. Chacun oeuvre pour l’amélioration des deux. Tout comme dans une relation de couple, c’est la complémentarité des qualités de chacun qui enrichie le duo.

Ceux qui n’ont rien compris, pourris par leur égo, détruisent la magie qui pourrait naître d’une telle relation. C’est le gourou qui, par soucis de clientélisme ou par la schizophrénie d’un égo sur-enflé va abuser de sa pseudo position en se croyant le droit de dominer l’autre. C’est l’élève qui s’inscrit dans une logique de hiérarchie et qui veut prendre la place soit disant enviable de l’autre, critique tout sans savoir, qui, par son manque de confiance se coupe toute possibilité d’évolution, ou qui, à la première occasion, frappera dans le dos pour « tuer » le père. Il aborde l’enseignement sans avoir vidé sa coupe et trouve évidemment le breuvage obtenu totalement insipide.


Un « maître », ou quel que soit le nom que l’on veuille lui donner (ce qui est sans importance), est quelqu’un qui par son expérience a une certaine vision de la carte, du territoire, et des possibilités de routes à pratiquer.

Un disciple, c’est un apprenti qui reconnait en l’autre la possibilité de le guider sur une portion du chemin. Sous l’impulsion de son disciple le maître progresse lui aussi car il explore d’autres voies potentielles qu’il doit défricher pour le bien de son disciple.

Chacun s’enrichit au contact de l’autre. Au delà de la technique, la relation qui lit les deux est avant tout une relation fraternelle, faites d’échanges, et d’entre aide. Lorsque le moment est venu, le disciple poursuit sa route car c’est l’évolution naturelle des choses mais les liens « affectifs » restent. Dans ma discipline, j’ai permis à de nombreuses personnes d’obtenir une ceinture noire, jusqu’au 3 ème dan, mais ceux qui ont véritablement capté ce message se comptent sur les doigts d’une main. Ce sont ceux qui ont été présent lorsque j’avais un genou à terre, qui m’ont suivi et continuent de me demander conseil sur la poursuite de leur formation avec d’autres. Ils savent où est la source, tout comme moi-même je sais et reconnait d’où vient la mienne.

Nous sommes tous les maillons d’une chaîne. En prendre conscience nous fait bénéficier de sa force.

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