Comment vos « valeurs martiales » limitent drastiquement vos chances de survie


On aime bien, dans le monde des arts martiaux et des sports de combat, rappeler la filiation guerrière évidente de ce que l’on pratique, en y ajoutant des « valeurs » empruntes de morale, le tout sous poudré de mysticisme à la sauce orientale ou occidentale au choix. L’image du guerrier sans peur et sans reproches qui sauve la veuve et l’orphelin s’impose donc naturellement, en même temps qu’un « bottage de cul » en règle des méchants, qui se doit d’être fait avec style, dans l’esprit Hollywoodien, à grand renfort, selon les modes, de High kick, Tornado kick, ou encore de clés de bras et autre soumissions spectaculaires. Le problème, c’est que comme d’habitude, en confondant tout et en ne connaissant pas l’Histoire, on prend facilement des vessies pour des lanternes, ce qui peut s’avérer extrêmement dommageable pour le héros romantique qui doit exercer ses talents ailleurs que sur un plateau de cinéma ou dans l’espace feutrée d’une salle d’entraînement ou même d’une aire de compétition.

« Valeurs martiales » VS « capacités martiales »

Nous opposerons en effet « valeurs martiales » et « capacités martiales », d’une part, et d’autre part, puisqu’il s’agit de choses qui ont trait à la guerre et au combat, il semble inopportun de ne considérer que le duel, alors que par définition, la guerre concerne plusieurs personnes en même temps. Re-contextualisé, dans le cadre de la self-défense, vous pouvez vous faire agresser par plusieurs personnes en même temps, et il est fort peu probable que celles-ci se mettent en garde, frappent à tour de rôle, et limitent leurs attaques aux techniques les moins létales. Oubliez le cinéma ; c’est différent de la réalité. Dans le combat de survie l’objectif des agresseurs c’est de terrasser coûte que coûte la cible. Les moyens sont la violence extrême, le sur-nombre, la ruse (pour ne pas dire le vice), et l’absence de limites. Toute technique utilisée qui ne se voit pas est donc par définition plus dangereuse car potentiellement imparable. Dans un film, la lisibilité du combat doit permettre la mise en valeur esthétique de la scène. On voit bien que les objectifs et les moyens mis en œuvre diffèrent drastiquement ; une évidence qu’il est toujours bon de rappeler en postulat de base.

Ceci étant posé, le point de départ de ma réflexion est un fait divers comme il en existe tant, une agression gratuite rapportée par un de mes contacts Facebook, qui se solde par une hospitalisation et des blessures potentiellement graves. Là où l’événement devient remarquable, c’est l’appartenance de la « victime » à un groupe de préparation physique qui se réclame des valeurs martiales. Je n’ai pas creusé plus loin le cas en l’espèce, mais je suis sûr que le profil que je vais dresser concerne bon nombre de cas identiques, d’où les quelques rappels que je me propose de faire.

Quand vos « valeurs martiales » peuvent vous coûter la vie.

Ce qu’il s’agit de comprendre, c’est l’évolution des arts de guerre en regard de l’évolution des mentalités. Il y a une grande confusion qui entraîne des conséquences fâcheuses, car il faut bien distinguer les « valeurs martiales » d’une part, qui se référent à la morale, et les « capacités martiales » d’autre part, qui concernent des compétences dans l’art de la guerre ; ce qui est tout autre chose.

Posons le tableau.

Tout pratiquant de sport de combat et à fortiori d’arts martiaux, se targue de suivre une sorte de code de l’honneur, emprunt de valeurs morales héritées des Samuraïs ou de l’esprit chevaleresque occidental. Le pratiquant moderne se voit comme un « guerrier », et se considère volontiers comme un défenseur de la veuve et de l’orphelin. De plus, il envisage sérieusement d’être aussi clément avec ses ennemis qu’il est potentiellement efficace quand il s’agit de leur botter les fesses. D’ailleurs, il n’a pas d’ennemis, puisqu’il n’a, au mieux le plus souvent, que des partenaires d’entraînements, et dans le pire des cas conflictuels, que des adversaires sportifs en compétition. Dans tous les dojos et salles d’entraînement, les professeurs vont véhiculer ces valeurs, les valoriser, les glorifier, comme l’apanage des plus hauts sentiments humains. Quel professeur n’affiche pas fièrement le « code moral » du karatéka dans son dojo ? Quel enseignant n’insiste pas sur les valeurs de respect, d’entraide et de mansuétude envers les autres ? Humainement ce n’est évidemment pas critiquable en l’espèce, surtout si l’on considère le rôle éducatif de la discipline.

Mais le seul petit soucis, c’est que ces préceptes ne vous sauveront pas la vie ; au contraire, ils peuvent même s’avérer extrêmement dangereux…pour vous-même.

Retours historiques.

Tout cela vient d’une méconnaissance de l’Histoire et de l’évolution de l’humanité en général, et des mœurs guerrières en particulier. Car il existe, en effet, une longue chaîne de transmission des valeurs humanistes à travers les pratiques martiales, qui ne doit surtout pas être confondue avec les buts premiers de l’art de la guerre, en regard de l’évolution des mentalités.

L’Homme cherche par nature à transcender ses activités, et les pratiques guerrières n’échappent pas à cette règle. Si vous vous inscrivez dans une démarche spirituelle personnelle, vous en conviendrez sans peine. L’histoire nous le prouve d’ailleurs, avec le développement des valeurs martiales, que celles-ci viennent d’orient ou d’occident. Le célèbre Samuraî suivant scrupuleusement le Bushido, ou encore, le chevalier occidental dont la fonction est elle-même encadrée par un code d’honneur strict. Toutes ces fables ont été relayées par le cinéma, qui sublime le combat, l’art guerrier, dans une esthétique artificielle destinée à véhiculer cette transcendance et ces valeurs morales. Faire la guerre, ça peut être bien et beau ! Ainsi, on ne retient que l’esthétique du combat, la beauté de l’âpreté de la lutte au service d’un idéal élevé, la force au secours des faibles.

Le jeune mâle occidental (une certaine catégorie du moins), séduit par toute cette rhétorique, pousse la porte d’une salle d’entraînement et vient chercher à développer des capacités martiales qui resteront en adéquation avec ces croyances. Le problème, c’est que l’on entretient un système artificiel bien éloigné de la réalité.

Je me souviens encore de la première guerre du Golfe, où on nous faisait assister en direct, le soir aux infos de 20 heures, aux frappes « chirurgicales » de la coalition des « forces du bien » sur des cibles ennemies. Ah c’était beau. On assistait à un spectaculaire feu d’artifice, la nuit tombée, sur fond de commentaire accommodant du « journaliste », qui nous expliquait que la bombe détruisait le méchant truc matériel ennemi sans faire de morts ni de blessés. Limite, on pouvait presque regretter de ne pas participer au spectacle avec les populations locales, qui, n’en doutons pas, devaient apprécier, elles aussi, aux premières loges, le fantastique sons et lumières, assis sur la colline d’en face, avec un sceau de pop-corn à disposition.

La réalité de la guerre, c’est qu’elle a rimé, de tout temps, avec ces mots : blessés, morts, viols, tortures, éviscérations, démembrements, lamentations, pleures, douleurs, injustices, oppressions, exactions, exécutions et j’en passe. En fait, c’est crade, et comme vous l’avez remarqué, ça se conjugue au pluriel !

Comment rendre acceptable quelque chose d’inéluctable à l’activité humaine, mais qui est profondément immoral ?

Faire du mal à autrui est quelque chose de difficile psychologiquement. Pas pour tout le monde vous me direz, et certains y arrivent très bien sans que leur sommeil en soit perturbé. Certes… Mais c’est tout de même plus facile de se dire que la violence engendrée est légitime et juste.

Ce qu’il faut essentiellement comprendre, c’est que dans l’évolution de l’humanité, il a bien fallu progressivement contrôler la puissance destructrice des guerriers d’une part, et que d’autre part, l’homme a ressenti le besoin de sublimer ses actions pour les rendre plus acceptables à ses yeux dans le cadre d’une évolution spirituelle. Ainsi, la religion catholique, en occident, a contribué à encadrer la violence des guerriers, dont les valeurs, qui prenaient leur origine dans le paganisme, étaient bien différentes de l’idéal d’amour et de soumission apparent du catholicisme. L’esprit chevaleresque se développe, et parfois même en même temps que l’amour courtois du XIIème siècle. Le barbare ne tue plus pour prendre possession des biens de son ennemi et en jouir, de la même façon dont il jouira de la femme de son adversaire terrassé. Le chevalier tuera au nom de Dieu, ou imposera sa supériorité sur un adversaire de son rang sans véritablement nuire à son intégrité physique ; jeu de riche où on cherchera à obtenir une rançon. Cela ira jusqu’aux guerres en batailles rangées où les soldats, ceints d’uniformes colorés s’affronteront sur une plaine morne et froide au petit matin au son des tambours, dans des affrontements frontaux lourds en pertes humaines.

Le soucis, c’est qu’à chaque fois, le système évolué qui se met en place, se fait disrupté par un retour à la réalité de la recherche d’efficacité. La rapière, à la lame fine et légère fait place à la lourde épée. La première, par ses caractéristiques et son apprentissage moins contraignant, finit par s’imposer sur la seconde, dont l’efficacité martiale avait progressivement cédé la place au symbolisme des « valeurs martiales ». La guerrilla et les attaques éclairs sous forme de commandos se confondant avec leur environnement ont remplacé les uniformes bien trop voyants et qui plus est, signalés par le son des tambours. Au Japon, Henri Plee a bien mis en évidence comment les techniques martiales sont progressivement passé du justu (techniques guerrières) au Budo (voie martiale de réalisation spirituelle). Dans les deux cas, l’aboutissement ultime étant le jeu sportif d’opposition, qui finira par s’imposer partout.

La salle d’entraînement moderne ne forme pas de guerriers.

Ainsi, il faut bien être conscient aujourd’hui, que les salles d’entraînement modernes ne forment pas de guerriers. Elles ne sont, au mieux, que des centres d’éducation physique et morale (ce qui est très bien en soi ! Évidemment), et au « pire », des centres de formations à champions. Dans ce second cas, le jeu d’opposition étant ce qu’il est, une certaine forme d’efficacité reprend le pas sur l’aspect moral et physique des choses. Mais il faut bien comprendre qu’on est bien en dessous du compte en ce qui concerne l’efficacité martiale pure, au sens de guerre !

Plus on remonte dans le temps, plus ces salles d’entraînement étaient des lieux où on apprenait à canaliser le guerrier en même temps qu’on l’entraînait techniquement. Aujourd’hui, on ne fait que servir au petit bourgeois civilisé, les fantasmes et les attentes véhiculées par tous les récits sublimés de notre mythologie commune. On a donc une vision romantique de la chose. Un peu comme lorsqu’on considère que l’homme moderne digne de ce nom, « l’homo civilicus métrosexuel  occidental » doit être pacifique, alors qu’en réalité il n’a pas une seule seconde les moyens de nuire. C’est une forme d’hypocrisie, un déni de réalité, et une imposture intellectuelle. 90% des cours de self défense actuellement ne rempliront jamais l’objectif proposé initialement. Vous y trouverez une forme d’entraînement sportif, des techniques ludiques, une socialisation… Vous améliorerez votre confiance en vous et obtiendrez plein de bénéfices annexes, mais il y a peu de chances que cela face de vous des guerriers, dans le sens où cela restera toujours du virtuel.

Un guerrier c’est quelqu’un qui fait la guerre. Point. Il doit passer l’épreuve du feu. Cette épreuve s’appelle expérience. De quelle que nature qu’elle soit, l’expérience est ce qui distingue celui qui dit de celui qui a vécu. Mettez un pantalon de treillis et entraînez-vous avec un couteau en plastique en club, vous serez toujours en dessous de celui qui s’entraînera face à une véritable lame, avec un partenaire d’entraînement en club. Celui-ci sera toujours en dessous de celui qui fera face dans la rue à un adversaire armé. Et ce dernier sera toujours en dessous du commando de marine qui aura combattu pour sa vie à mains nues contre une lame et aura peut-être ôté la vie de son adversaire.Tous vos grades artificiels n’y pourront rien changer, il y a une hiérarchie qu’on ne peut pas disrupter, même si les réseaux sociaux et les vidéos Youtube bien léchées et montées peuvent vous laisser croire le contraire, à grand renfort de bruitages et d’angles de prise de vue bien choisis ; ça n’est que du cinéma, de « l’entertainement », de l’expression corporelle. Ce n’est pas négatif en soi, c’est juste différent, et il faut en avoir conscience ; c’est une question de survie potentielle.

Faut-il laisser tomber la morale alors ?

La réponse à cette question est évidemment non. Car nous voyons bien à travers l’Histoire, que la nature de l’Homme est de s’améliorer spirituellement. Le soucis vient plutôt du fait de confondre les choses et de ne pas prendre en compte les tenants et les aboutissants. Comme dans beaucoup d’autres domaines, il faut être conscient, afin de ne pas se faire abuser ou s’abuser soi-même par ses propres fantasmes … ou la volonté de contrôle des autres. D’ailleurs, je considère personnellement que l’élévation spirituelle ne peut passer que par des prises de consciences réelles, des chocs, voir des petites morts, et certainement pas en se mentant à soi-même ou en vivant dans une fiction.

La solution : « REGULER » !

En tant qu’éducateur, j’ai toujours envisagé mon art comme un support de régulation. Certains individus pratiquants apprennent dans la douleur que s’ils ne respectent pas leur partenaire d’entraînement, ils reçoivent tôt ou tard un retour de bâton par quelqu’un de plus fort qu’eux, et d’autres découvrent leur potentiel et prennent confiance en eux en même temps qu’ils prennent conscience de leurs capacités.

Il faut donc élargir cette réflexion en dehors de la salle d’entraînement. A l’extérieur, il existe des guerriers nés, des gens capables de vous tuer, ou du moins de vous nuire gravement sans sourciller et sans hésiter une seconde, en utilisant tout ce qui leur sera possible d’utiliser pour atteindre leur objectif. La morale, le style, les limites n’entrent pas dans l’équation.De l’autre côté, vous avez des gens civilisés, éduqués dans une certaine morale, à qui on ajoute des verrous mentaux supplémentaires avec ces idées chevaleresques, qui les positionnent forcément plusieurs crans en dessous des premiers en termes d’efficacité martiale pure. On voit bien le décalage évident.s

Pour résumer et pour finir avec quelques petits conseils pratiques liés à la pratique :

  • On pousse la port d’une salle d’entraînement pour apprendre des techniques qui nous donneront confiance en nous, et pourront éventuellement nous servir, et / ou par rapport à une certaine idée que l’on se fait des capacités de combat, emprunt de style et d’esprit chevaleresque.
  • A l’autre bout du spectre, une personne, guerrière née vient se former pour améliorer sa technique dans le cadre de son métier (la guerre). L’activité, bien conduite, sera régulatrice. Le point de départ est différent, et cela fait la différence. Mais n’oubliez jamais que les personnes les plus dangereuses ne fréquentent sans doute pas les dojos.
  • L’entraînement est un conditionnement dans un cadre ; votre efficacité dépend en grande partie de la taille de ce cadre.
  • Une progression sincère implique qu’on ne peut pas faire l’économie de confrontations dures avec une part de risques et d’incertitudes importantes. Plus vous êtes équipé comme un Robocop avec tout un tas de protections dans une confrontation codifiée en club, plus ce degré de confort relatif vous éloigne de l’incertitude intrinsèque liée à la réalité d’une confrontation.
  • Votre code d’honneur emprunt de moral est très bien pour vous élever spirituellement à travers votre pratique en temps de paix, mais constitue un frein redoutable en situation de guerre et de survie. Les verrous mentaux peuvent s’avérer dramatiques en situation de survie.
  • Eclatez-vous à l’entraînement en prenant du plaisir sans paranoïa mais ayez conscience de ces réalités. L’état d’esprit guerrier n’est pas quelque chose qu’on ajoute par l’entraînement, mais un instinct qu’on fait surgir par l’expérience en enlevant des couches (blocages physiques, verrous mentaux…), comme on pèle un oignon. L’effet pervers du code moral de ces disciplines est qu’il en rajoute au contraire.
  • Le but ultime est de faire jaillir la technique juste avec l’état d’esprit adéquate (neutre), dans un éclair de spontanéité, tout en restant proportionnel dans sa réplique à l’agression. Ceci est un idéal. En attendant, rappelez-vous qu’il est plus facile de frapper grossièrement que de frapper avec précision un point vital, et encore moins de contrôler quelqu’un avec une clé articulaire sans le blesser.
  • Toute confrontation et a fortiori le combat est une question de distance. Si vous n’êtes pas là quand le coup arrive, celui-ci n’a aucune chance de vous faire mal. C’est évidemment vrai dans le cadre de l’esquive en boxe, mais encore plus dans le fait d’éviter physiquement toute situation qui vous met en danger.

7 commentaires sur “Comment vos « valeurs martiales » limitent drastiquement vos chances de survie

  1. enfin du positif dans ce commentaire car la realité c est autre chose pour celui qui a vecu ca en dehors du dojo.tout depends de quiou ceux qui sont en face.je suis passer par la ca ma servie le karaté mais au niveau de la loi.ca se passe pas comme ca.ca craint.la defense doit etre proportionnés a l attaque.pas facile a faire .osssssss cordialements.

    1. Effectivement la réalité est toujours différente des situations plus ou moins artificielles mises en place à l entraînement.

  2. 1. Quand on ne connait pas le sens des Arts Martiaux pourquoi écrire des choses complètement fausses! Les valeurs des Arts Martiaux n’ont rien à voir avec le combat pour défendre sa vie, les valeurs sont uniquement des règles d’honneurs dans son comportement dans la vie pas vis à vis d’un agresseur. Ensuite le Dojo c’est l’endroit où on s’entraîne pour acquérir la technique et aussi pour entraîner son esprit, l’entraînement doit être le plus proche des situations que l’on pourrait rencontrer en dehors du Dojo. Rien à voir avec faire du combat style violent au Dojo, on peut très bien apprendre à se défendre en créant un certain état d’esprit sans se blesser. Aujourd’hui très peu de gens connaissent ce que sont les Arts Martiaux, les Arts Martiaux ont complètement changé après la 2éme guerre mondiale et l’esprit premier a complètement disparu au profit du sport et de la compétition, même le pseudo retour à la réalité en créant différentes sortes de techniques sont illusoires, la guerre se prépare pas nécessairement en la faisant.

    1. On ne « connaît » véritablement que ce que l on pratique.
      Par ailleurs, les arts martiaux vont tous connu cette évolution au cours de l Histoire, en passant de l état de techniques purement guerrières a un support de développement plus spirituel moral (code d honneur), ou sportif. Cela s accompagne à chaque fois par une perte d efficacité (l Histoire ne démarre ps qu à la fin de la seconde guerre mondiale !). Ensuite, négliger la force du conditionnement (et l entraînement en salle avec tous ses gardes fou en est un puissant !), c est vivre dans une illusion dangereuse. Je sais bien qu on adore se raconter de belles histoires quant à son efficacité et le côté « ultime » de son style, mais charge à chacun d être honnête avec lui même. Après tout, en cas de véritable problème un jour, le « moment de vérité » doit mettre tout le monde d accord.

  3. Pratiquant modestement le karaté shotokai (1er dan) et ayant été confronté à une situation d’agression réelle de rue je puis vous dire du haut de ma petite expérience et en toute humilité que ce que m’a enseigné mon Sensei (5ème dan) va dans le bon sens. Dire que les codes moraux sont des freins et potentiellement dangereux pour le pratiquant résulte d’une méconnaissance flagrante des arts martiaux. Tout ce qui est enseigné est bon : la confiance en soi, le courage, la maîtrise de soi et donc la gestion de situations de stress intenses en cas d’attaque dans la rue et enfin le discernement qui permet de jauger des adversaires et d’appréhender des situations critiques voire d’eviter que la situation ne dégénère. Si vous n’avez que la condition physique et une pratique grossière à la mode de type kick boxing ou MMA mais êtes dénué de tout discernement alors oui vous êtes en danger!! Déjà parce que vous aurez naturellement tendance à vous montrer agressif et à « provoquer » des situations potentiellement dangereuses pour vous-même. Un comportement agressif attire l’agressivité de l’autre. Remettre en cause des centaines d’années de pratique et développement du karaté est assez osé mais on a tous le droit à l’erreur et aussi de s’interroger. Les maîtres qui ont le savoir sont là pour nous aider à y voir plus clair. Il ne s’agit pas d’une secte et la parole est libre, c’est juste que des milliers d’hommes ont pratiqué avant nous et ont réfléchi à la pratique du karaté donc se lancer tête baissée dans une remise en cause de celui-ci est pour le moins aventureux. En toute humilité je cherche à comprendre plutôt qu’à remettre tout en cause car j’ai conscience de ma connaissance limitée voire de ma méconnaissance (le 1er dan étant le début de l’apprentissage puisqu’on a les bases) et j’entrevois les lumières des plus gradés que j’observe avec grand intérêt.

    1. Ce que l on pratique est le produit d une évolution et d un contexte. Un combat ritualisé sera toujours différent de la réalité (qui par définition sera changeante et instable). Un lutteur très bien entraîné se fit agresser un jour. Il maîtrisa facilement son agresseur a l aide d une clé de bras. Celui ci tapa en signe de soumission et le lutteur fit ce qu il était conditionné à faire : il relâcha sa prise. L homme fit jaillir soudain une lame et poignarda le lutteur dans le ventre. Il décéda de ses blessures malgré sa « victoire » initiale….à méditer.

  4. la rue c est le potentiel de violence de l individu et non les art martiaux ou sport de combat

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